Notre coordinatrice a du mal à me blairer, même si elle se force car «c’est quelqu’un de bien » et « elle se doit d’aimer tous les volontaires, après tout s’ils là, c’est qu’ils ont un bon fond » (mes propres conjectures). Elle nous répartit en petits groupes pour chaque tâche ; problème, j’ai envie de tout essayer. Je tonds la moitié de la pelouse, vais aider un peu machine au ciment, puis un peu bidule au crépi, je vaque, je reviens tondre un quart de pelouse. Je vois bien qu’elle bout et me lance des regards noirs, et je me demande juste quand elle va craquer. J’ai rarement ressenti véritablement l’hostilité de quelqu’un vis-à-vis de moi, au contraire d’une indifférence banale. Ca fait tout drôle de voir que l’on peut provoquer un sentiment aussi fort chez quelqu’un, c’est perturbant, touchant et presque beau. Enfin, c’est ce que j’aurais pensé si elle ne m’avait tellement insupportée, à non seulement être laide, mais en plus mauvaise et pas très très fut (ce qui fait de moi une langue de pute tout à fait assumée. A-t-on le droit d'insulter une scoute qui aide les autistes? J'ai presque l'impression de faire une blague nazie en ne l'aimant pas). Quand elle explose enfin (« il faut rester à la tâche assignée !!!! ») je suis presque soulagée et je lui obéis mollement, entre pitié et paresse pour discuter.
Enfin arrive la fin du séjour, la fin de l’ennui, du crépi et du français. A quoi aura servi ce séjour ? A rien, j’en suis intimement persuadée, en tout cas rien d’utile pour cette communauté de branleurs aussi humains que la moyenne, ni gentils, ni méchants, qui rêvent de se créer une vie meilleure ayant un but. Parfois, on ne comprend que plus tard.
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