jeudi 19 juillet 2012

Anne-Claire

Je décide d’aller passer quelques jours à Prague, histoire de visiter. Je n’ai vu du pays jusqu’à présent que ses joyaux de province. J’ai réussi à ne voir de Prague que l’aéroport et le métro. Ariane m’a donné le numéro de sa copine Anne-Claire. Je décide de l’appeler, « pour voir », « pour tâter le terrain ». D’accord pour m’héberger. Anne-Claire, à la fois coiffeuse, artiste et étudiante en lettres-esthétique de la vague, vit toujours dans un flou bordélique permanent qui n’est pas sans charme. Je me retrouve à attendre dans un café pouilleux de Letna, avec ses copines expatriées, qu’elle rende sa chambre présentable. « Anne-Claire est très pudique avec ses affaires personnelles », « c’est normal elle est Scorpion », pensai-je. Anne-Claire est en train de couper les cheveux d’une amie, nous allons dormir dans le même lit. Elle demande, catastrophée, si quelqu’un n’aurait pas un peigne ou une brosse, c’est plus pratique pour couper des cheveux effectivement. Et là je sors le fameux peigne vert de mon sac. Celui que j’ai perdu depuis. Nos regards se croisent. « C’est parfait, c’est exactement ça ! » dit-elle sans vraiment oser y croire. Une amitié est née grâce à un peigne, grâce à un coup de téléphone, grâce à la lenteur du mois d'août en Bohême du sud. Et le lendemain nous courrons après un bus improbable dans le dédale des grands immeubles gris sur les hauteurs de Prague. « Dépêche-toi ! » elle me crie sans se retourner, « Qu’est-ce qu’il se passe ? » je ne cromprends rien. Et on a couru. Et là české Budějovice prend tout son sens.




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