Je décide d’aller passer quelques jours à Prague, histoire de visiter. Je n’ai vu du pays jusqu’à présent que ses joyaux de province. J’ai réussi à ne voir de Prague que l’aéroport et le métro. Ariane m’a donné le numéro de sa copine Anne-Claire. Je décide de l’appeler, « pour voir », « pour tâter le terrain ». D’accord pour m’héberger. Anne-Claire, à la fois coiffeuse, artiste et étudiante en lettres-esthétique de la vague, vit toujours dans un flou bordélique permanent qui n’est pas sans charme. Je me retrouve à attendre dans un café pouilleux de Letna, avec ses copines expatriées, qu’elle rende sa chambre présentable. « Anne-Claire est très pudique avec ses affaires personnelles », « c’est normal elle est Scorpion », pensai-je. Anne-Claire est en train de couper les cheveux d’une amie, nous allons dormir dans le même lit. Elle demande, catastrophée, si quelqu’un n’aurait pas un peigne ou une brosse, c’est plus pratique pour couper des cheveux effectivement. Et là je sors le fameux peigne vert de mon sac. Celui que j’ai perdu depuis. Nos regards se croisent. « C’est parfait, c’est exactement ça ! » dit-elle sans vraiment oser y croire. Une amitié est née grâce à un peigne, grâce à un coup de téléphone, grâce à la lenteur du mois d'août en Bohême du sud. Et le lendemain nous courrons après un bus improbable dans le dédale des grands immeubles gris sur les hauteurs de Prague. « Dépêche-toi ! » elle me crie sans se retourner, « Qu’est-ce qu’il se passe ? » je ne cromprends rien. Et on a couru. Et là české Budějovice prend tout son sens.
jeudi 19 juillet 2012
Ceske Budejovice 3
Notre coordinatrice a du mal à me blairer, même si elle se force car «c’est quelqu’un de bien » et « elle se doit d’aimer tous les volontaires, après tout s’ils là, c’est qu’ils ont un bon fond » (mes propres conjectures). Elle nous répartit en petits groupes pour chaque tâche ; problème, j’ai envie de tout essayer. Je tonds la moitié de la pelouse, vais aider un peu machine au ciment, puis un peu bidule au crépi, je vaque, je reviens tondre un quart de pelouse. Je vois bien qu’elle bout et me lance des regards noirs, et je me demande juste quand elle va craquer. J’ai rarement ressenti véritablement l’hostilité de quelqu’un vis-à-vis de moi, au contraire d’une indifférence banale. Ca fait tout drôle de voir que l’on peut provoquer un sentiment aussi fort chez quelqu’un, c’est perturbant, touchant et presque beau. Enfin, c’est ce que j’aurais pensé si elle ne m’avait tellement insupportée, à non seulement être laide, mais en plus mauvaise et pas très très fut (ce qui fait de moi une langue de pute tout à fait assumée. A-t-on le droit d'insulter une scoute qui aide les autistes? J'ai presque l'impression de faire une blague nazie en ne l'aimant pas). Quand elle explose enfin (« il faut rester à la tâche assignée !!!! ») je suis presque soulagée et je lui obéis mollement, entre pitié et paresse pour discuter.
Enfin arrive la fin du séjour, la fin de l’ennui, du crépi et du français. A quoi aura servi ce séjour ? A rien, j’en suis intimement persuadée, en tout cas rien d’utile pour cette communauté de branleurs aussi humains que la moyenne, ni gentils, ni méchants, qui rêvent de se créer une vie meilleure ayant un but. Parfois, on ne comprend que plus tard.
Ceske Budejovice 2
Notre boulot consiste à aider « le chef », un polonais dragueur toujours torse nu, marié à l’une des femmes de la communauté mais couchant officiellement avec une autre. Bonjour l’ambiance. Nous enlevons du crépi des murs, creusons des trous, tondons la pelouse, cimentons un sol. Quelques jours plus tard, une toute jeune polonaise arrive, elle est visiblement anorexique et a un peu de moustache. Elle est venue de Varsovie pour sculpter une statue de Bouddha en terre glaise, aidée par « le chef ». Chaque matin, elle arrose la statue pour la rendre malléable. Jour après jour, on voit le Bouddha assis prendre forme, pendant que nous grattons inlassablement le crépi. Je suis habillée un sac avec un tee-shirt vert bouteille d'une marque de bière emprunté parmi les plus moches t-shirts d'André, et je gratte du crépi pour des pseudos-bouddhistes infidèles qui mangent du saucisson mais ne tuent pas les moustiques. Je me demande vraiment ce que je fous là, et ce que la polonaise fout là à sculpter Bouddha dans un pays étranger. Elle parle un peu français et me prend en affection.
Parfois, l’après-midi, nous avons le droit d’aller nous baigner au lac voisin, typiquement tchèque, avec des petites cabanes en bois tout autour qui rejettent directement leurs déchets dans le lac, des pêcheurs, des sentiers douteux avec des digitales et des mouches, une chaleur poisseuse qui colle à la peau et se mêle aux effluves des barbecues, l’atmosphère étouffante d’un pays qui ne connaît pas la mer et meurt d’ennui dans la chaleur du mois d’août. La même atmosphère qu’en Hongrie, les lacs de carrière, les champs de blés, bordés de plants de marijuana sauvages et paraît-il infertiles, qu’en Moravie avec les piscines délabrés à l’eau verdâtre et aux festivales de tuning. La même atmosphère du temps qui s’est arrêté, figé dans la chaleur et la nostalgie, et qu’on ne peut faire avancer qu’à grandes gorgées de bière. L’atmosphère du fromage pané, des barres chocolatées Tátránky, du cochon qui grille, des enfants en short et des hommes en sandales, des Lada pétaradantes diffusant de la techno bon marché à plein volume, des grandes herbes qui sont à peine agitées par la brise de la nuit tombante.
Ceske Budejovice 1
Aller de Brno a české Budějovice n’est pas une mince affaire, traverser le pays par un axe qui n’existe pas. Je viens de passer six semaines à apprendre le tchèque à Brno, en plein été, dans cette ville de province endormie, à imaginer comment je vais repeindre les murs de la chambre à Schodová, à regarder André finir son mémoire de licence, à apprendre des déclinaisons par cœur et à manger des sandwichs Krokodýl. J’ai envie d’aventure. Alors je me suis inscrite à un camp de volontaires pour retaper une ferme de bouddhistes dans la campagne de Bohême du sud. Je commence par mettre en pratique mes notions de grammaire. české Budějovice c’est du pluriel (« les ? tchèques »). On ne dit donc pas « Je vais à české Budějovice », mais « Je vais à českých Budějovic » (soit [tchèssekirrr (jota espagnol) boudiéllovitz]), et rien que ça, c’est un petit voyage. J’aurais pu choisir les ruines de château en Slovaquie, mais j’ai décidé que c’était trop loin. Et voilà comment je me retrouve à la gare routière au petit matin, derrière une file immense de gens qui attendent avec des sacs tatis remplis de choses non identifiées. Lorsque je réalise qu’ils attendent tous pour le même bus, et surtout quand je vois la gueule du bus, je manque de défaillir. André n’a pas l’air étonné, il me pousse gentiment dedans et vire une vieille pour que je puisse m’asseoir (enfin, dans l’idée). Le bus doit bien avoir 30 ans, les compartiments à bagages au-dessus de nos têtes sont des filets. Il y a 50 personnes assises et à peu près le double entassé debout, il fait 35 degrés, et je ne sais pas où l’on va, mais on y va. Est-ce vraiment l’Union Européenne ? L’espace Schenghen ? Ca me rappelle la Roumanie, mais au moins la Roumanie assume son côté arriéré. La Tchéquie, elle, nous fait croire au train à grande vitesse et aux autoroutes flambant neuves, alors que nous nous retrouvons tout de même en 2009 dans un combi Volkswagen agrandi cahotant sur les routes de campagne , liaison la plus rapide entre deux métropoles régionales. Est-ce bien sérieux, tout cela ? La plupart des gens descendent dans un bled non-identifié (je ne peux rien voir et c’est terriblement frustrant de ne pas savoir pourquoi ils descendent ici et pas ailleurs), et l’autre moitié à Jihlava. 250km et quatre heures plus tard, me voilà débarquée à destination, bien décidée à pratiquer le tchèque de façon assidue avec les autres volontaires. Sauf qu’une fois de plus j’ai omis de réfléchir: ce sont des volontaires par définition internationaux. Et manque de pot, ce sont quatre filles, dont trois francophones, et une sympathique coréenne qui passera son temps à sourire et à ne rien comprendre. Notre coordinatrice est tchèque, mais bien sûr refuse de parler tchèque avec moi, car « ce ne serait pas juste que les autres ne comprennent pas ». Elle a une tête à avoir fait du scoutisme et du bénévolat auprès d’enfants autistes. Je décide de lui accorder une seconde chance. Nous voilà partis une fois de plus en bus, vers un trou de cul de la campagne tchesquéboudiéllovitzienne. Il y a deux bus par jour, l’un qui va en ville, l’autre qui en revient. Impossible de fuir, pense-je immédiatement. Le piège se referme. Faire du stop ? Je jette un coup d’œil à mes camarades et décide d’abandonner cette piste. La ferme est déjà assez bien rénovée, et habitée par une communautée de néo-hippies adorant un gourou d’une branche dissidente du bouddhisme classique : Lama Ole, un danois marié à une barbie, qui ont orientalisé les principes du bouddhisme pour le vendre aux occidentaux. Il y a une photo de Lama Ole sur la porte du frigo, il pose sur une Harley, casque à la main, cheveux blonds en brosse, sourire dentu. Je déglutis. Nous dormirons dans une pièce non meublée, à côté de la salle de prières. Infestée de moustiques, je me badigeonne chaque soir de produit qui pue, ça fait râler tout le monde, mais je n’en ai rien à foutre. Le « chef » m’interdit de tuer les moustiques car ils pourraient être la réincarnation de ma grand-mère. Il est sérieux. Je l’emmerde et sors prendre l’air. Devant notre porte, un chat est en train de dévorer une souris. Trois crics et un croc, il ne reste rien. Je me prends d’affection pour lui.
dimanche 15 juillet 2012
Rhiannon a décidé de m’emmener sur la Yorke Peninsula. C’est pas loin, it’s an easy drive. Bon, trois heures de route, mais au moins il fait beau. Les routes sont en terre, rouge, les 4x4 sont boueux. Nous cherchons Marion Bay, j’indique le panneau, mais elles insistent pour sortir le gps, profitons-en car il y a du réseau dans la charmante bourgade de Minlaton. « Il faut tourner à droite ! » « Ah bon tu es sûre ? » Bon, allons-y. Quelques kilomètres plus loin, Emma insiste « Tu vois, c’est bien la route de Port Vincent ». Silence. « Oh well, let’s go to Moonta, Marion Bay was too far anyway ». Et nous sommes allées à Moonta. Et nous avons mangé un fish and chips. Et nous nous sommes battues avec les mouettes. J’ai l’impression d’avoir vécu ça mille fois. Si je suis blasée jusqu’en Australie, à quoi ça sert de faire tout ce trajet ? Faut-il aller plus loin ? Dans un pays pauvre ? Ca sera la prochaine étape, je ne suis pas encore prête. J’ai insisté pour le fish n chips, à croire que je m’accroche désespérément à ce que je connais. Je n’ai aucun envie de visiter l’Australie, à mon grand désarroi. Aucune envie d’aller nulle part. A quoi bon y aller seule ? Plus le temps passe, plus se confirme l’impression que nous sommes irrémédiablement seuls, évidemment. C’est notre lot. Merde, quoi, pourquoi est-ce que ça ne m’a pas gêné pendant 25 ans ? Au moins, nous sommes dans cette voiture, et c’est déjà ça que nous avons en commun. Le paysage défile, vert et rouge, c’est l’hiver. Rhiannon me fait signe que j’ai le droit de faire la sieste. Je m’endors instantanément. Et quand je me réveille, le paysage n’a pas bougé, la même ligne droite, toujours, les marais et les buissons d’eucalyptus.
« J’aime bien être avec Céline, c’est facile. Elle m’apprend pleins de trucs. Là c’est un champ de betteraves, là c’est un champ d’autre chose, tu vois. » Jérémy est déprimé, comme on l’est tous à un moment ou un autre de notre vie, quand la vacuité et l’inutilité de notre existence nous aveugle, et que l’on n’a pas les moyens, à ce moment-là, de voir au-delà. A quel moment a-t-on enfin le droit d’être heureux ? Pleinement, sans arrière-pensée relativiste et analytique ? Les maisons en briques défilent, au volant de la Volvo. Un paysage gris, morne et triste, touchant et fidèle à nos espérances. Confortablement installés, Mimosa dans le juke-box, un McDo sur les genoux. Notre vie n’a jamais été aussi rock n roll. Je suis bien, et ça ne sert à rien de parler. Souvent, dès que l’on parle, on se rend compte que ce que l’on tenait pour évident ne l’est pas, que l’harmonie n’existe pas. De tous les instants paisibles de ma vie, combien de mots ont-ils été prononcés ? Marcher dans la campagne anglaise avec Michelle, arpenter les rues de Berlin la nuit avec Marit, regarder le ciel avec Nina, tous ces moments où l’on croise le regard de l’autre, et où l’on comprend qu’il vaut mieux ne rien dire, où sinon l’évidence de notre altérité, de notre erreur de jugement, nous saute à la figure. A quoi bon vouloir éclaircir ce qui nous échappe ? Nous avons chacun notre propre langage, nos propres références, que l’on croit comprises de tous mais qui ne le sont de personne. C’est évident et donc plus facile quand on ne parle pas la même langue, mais souvent oublié quand on est censée parler la même. Le pouvoir de fermer sa gueule n’est pas toujours évalué à sa juste valeur.
lundi 9 juillet 2012
Rundle Mall
Mais qu’est-ce que je fous en
Australie ? C’est évidemment ce que je me demande dès que je commence ma
valise dans la petite chambre parisienne. Qu’est-ce qui me prend de vouloir
quitter mon bel été, mes petites habitudes confortables, pour un mois de
travail, de froid et de solitude ? Mais se poser cette question, c’est se
demander : mais qu’est-ce que je fous en thèse ? A vouloir réfléchir
trois longues années sur un sujet qui ne passionne personne. Ou vraiment ?
Ce n’est pas possible, ils font semblant ? J’ai dû mal à y croire. Comme
cette vigneronne interviewée ce matin qui avait l’air si passionnée, si
inspirée par son vin, le fait d’habiter à McLaren Vale et à quel point tout
cela est merveilleux. Fait-elle semblant ? Arriverai-je un jour à
atteindre ce degré d’enthousiasme pur, premier degré, pour quelque chose, la
sensation d’avoir accompli le but de toute une vie ? Et les deux
étudiantes qui m’aident, gratuitement, génuinement, pour rien, pourquoi
font-elles ça ? Sont-elles sincères dans leur how fantastic ? Dois-je y croire ? Suis-je incapable de
percevoir l’hypocrisie des gens, telle une sorte d’autiste bien intégrée à la
société ?
Heureusement, Adelaide et ses
journées ternes et froides sont animées par des excursions quasi-quotidiennes à
Rundle Mall. Ce n’est pas un centre commercial au sens propre, mais une rue
piétonne avec une concentration incroyable de magasins en tous genres, de
bonimenteurs, magiciens, petit enfants roux qui jouent de la flûte pour gagner
de l’argent (mignon ? triste ? heureux car signe d’une société qui s’intéresse
à la musique/met en avant le talent/encourage les enfants à se prendre en main
pour gagner de l’argent de poche et ne pas être des assistés comme ces larves d’européens ?
je ne saurais dire), filles en mini-short alors que c’est l’hiver, putain, c’est
l’hiver, elles portent un bonnet, une écharpe, des gants et un mini-short. Non
décidément, je ne comprends rien à la vie. C’est une rue extrêmement bruyante,
avec des mecs qui gesticulent en costume et micro à la main devant les
boutiques de bijou pour attirer le chaland. C’est une rue constamment à l’ombre,
par une magie architecturale, le soleil d’hiver n’atteint jamais Rundle Mall.
Personne ne semble avoir froid, à part moi qui grelotte un paquet de mouchoirs
à la main. C’est un peu la rue commerçante de la ville Far West, avec des
ploucs du désert qui côtoient les riches bourgeois provinciaux. Les jolies
frilles bien brushées et les white trash boutonneux cannette de bière à la main
à 9h du mat. Un Châtelet à ciel ouvert, et condensé dans une rue, avec tout de
même le côté exotique des ploucs mi-hooligans anglais mi-caravaniers avec des
enfants mal coiffés et des vieux chiens pouilleux. Faut dire que c’est les
vacances scolaires, et en plus c’est samedi. Grands Dieux ! (Grand Dieu ?
Est-ce blasphématoire de le mettre au pluriel ?) Le clou du spectacle, en
ces temps hivernaux, c’est évidemment la minuscule patinoire artificielle
montée en plein milieu. Trois spectacles par jour (sur cette petite scène ?).
Allez, il est 10h30, c’est bien tôt pour un samedi matin d’hiver, mais comme
tout étranger en terre inconnue, je n’ai rien à faire le vendredi soir donc le
samedi matin je me précipite à la fac pour m’abriter de ce monde hostile. Le
petit détour par Rundle Mall s’imposait. Et donc allez, je me laisse tenter, de
toute façon ce n’est pas comme si j’allais travailler. Tout le monde regarde.
Attention mesdames et messieurs, ils viennent de toute l’Australie (= de la
Ville : Sydney ou Melbourne) pour vous aujourd’hui, les chaaaaampions !
Et là, six jeunes femmes en maillot de bain rose à paillette, avec
littéralement une plume dans le cul, le même fond de teint pour toutes, trop
blanc sur certaines, trop foncé sur d’autres, des queues de cheval
éblouissantes qui sont bien évidemment des extensions bon marché, et un joli
sourire figé. Que font-elles ici ? Comment en sont-elles arrivées à se
trémousser sur une musique sans âme sur une fausse patinoire de 12 m² dans un centre
commercial à l’ombre avec des petits enfants Chinois et des bogans (terme local pour plouc white
trash) qui les regardent bouche bée ? Y’a-t-il une patinoire à Adelaide ?
Cette patineuse si souple aurait-elle pu être gymnaste ? Est-elle contente
d’être ici ? Est-ce que ça paye bien ? Et je crois lire dans leurs
yeux la même interrogation que dans les miens : « mais qu’est-ce que
je fous là ? » ; suivie de, mais là c’est peut-être pousser la
projection un peu loin, « Rundle Mall un samedi matin, je crois que j’ai
touché le fond ». Les enfants crient. Les bogans boivent leur bière.
vendredi 6 juillet 2012
Sur la meme longueur d'ondes
Je
vibre donc je suis.
Suis-je
en train de devenir folle? Des elements avant-coureurs ont attire mon
attention, mais je les ai ecartes. 1997: “On est sur la meme longueur d’ondes”:
qu’est-ce que j’ai pu detester cette expression. Et qu’est-ce que j’etais
conne. Aout 2007: foret de Jihlava. Red star dans le corps. Je suis mal, mal,
mal, il fait sombre. Vojta constate, sobrement: “the universe is just strings”.
Je pense ironiquement “oui, oui, c’est ca”. Octobre 2007: j’ai cru mourir mais
la vibration m’a sauvee, et m’a montree le chemin jusqu’a toi. Et je sais que
je ne suis pas la seule a vivre ca. Je sens chaque changement de vibration,
chaque irruption d’un nouveau son, harmonieux ou dissonant. Vibration
harmonieuse, moi, toi, le soleil, l’herbe. Une pensee arrive, une vaguelette,
un tsunami, peu importe, ma frequence chance, l’harmonie de l’ensemble est
brisee. Mais qu’as tu ressenti toi? Comment le sentir?
Donc
ca serait ca, le bonheur. On t’a dit: pense tres fort a ce que tu veux, visualise,
precisement, et l’univers te le rendra. Mais on ne nous a pas prevenu que c’est
justement ca le vaste probleme: que veux-je? Qu’est-ce que je veux qui fera
qu’apres je me sentirai complete, que
je ne voudrai plus constamment changer.
C’est un instant, celui ou l’on se sent juste bien, a l’infini, celui ou l’on
se dit “j’aimerais que ca dure toujours” (mais bien sur l’irruption de cette
pensee peut desharmoniser l’ensemble). Un
instant de contentement qui arrive toujours
un peu par surprise, que l’on ne peut pas necessairement controler. Une certain
vibration, la mienne, qui va s’accorder aux vibrations d’un lieu, d’une
personne, pour former une harmonie. Et cette harmonie est propre a chacun de
nous, un certain chant, une voix, une melodie. Et cette harmonie justement ne
depend pas que de moi. Peut-on etre heureux a cote de quelqu’un, physiquement,
qui est sur une vibration dissonnante de la mienne? Cette personne percoit-elle
egalement la dissonance ou bien justement non?
Les
humains ont une vibration relativement forte, plus ou moins selon les
individus. Malheureusement, ou heureusement, je crois avoir besoin de
m’accorder constamment a la vibration
de quelqu’un d’autre pour etre bien. La mienne ne me suffit pas. Peut-etre
qu’elle est trop forte et qu’elle a besoin d’une autre vibration forte en
harmonie? Deux petit poissons...Un banc de poissons...Et surtout, sentir que
l’autre, les autres, ressentent la meme harmonie vibrationnelle...C’est arrive
quelques fois, déjà. Et quelle frustration, quelle solitude quand les
vibrations sont sensiblement dissonantes, ou quand l’harmonie, car elle est si
forte, n’est pas partagee.
Pour
mieux comprendre, en son et lumieres:
Et en
images (faire abstraction de l’audience):
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