A chaque fois que je reviens à Paris, je me surprends de ressentir à quel point j'aime cette ville et à quel point il est hors de question que je revienne y habiter. De toute façon je ne peux pas y habiter si je veux continuer à l'apprécier. Tout retour bref est donc source de joie, d'observations sur les changements qui ont lieu en mon absence (malheureusement les mondes continuent de tourner sans moi, mais j'ai encore du mal à accepter cette idée), et d'être débordée par tous les choix qui s'offrent à moi: Pimkie ou Jennyfer? Picard ou Monoprix? Glamour ou Isa? Odeon ou Bastille?
Un samedi soir loin de Brno c'est donc ça, et ça marche aussi pour Berlin: oh! et si j'allais prendre le métro à 22h pour rejoindre des gens à Odéon qui auront l'embarras du choix entre tous les cafés plein de touristes riches? Oh tiens, mon ancien lycée, des stands de crêpes, des gens surpris de me voir, des gens qui parlent français, une mémé qui dit "shit".
Puis excursion au MacDo, celui de la rue Soufflot car selon Flavien, y'a plus de teenageuses qu'à celui de Cluny. Soit, et cette vérité se confirme.
Un groupe entier de gamins, les filles font une tête de plus que les garçons donc ils doivent avoir moins de 15 ans. Jeans slims, shorts en velours, bottes à talons (à talons! moi en talons à 13 ans? naan). Il est 23h30. Notre groupe de vieux s'interroge. Que font-ils seuls à cette heure-là?
Le gamin le plus mignon,slim-chemise noire-veste, casque hi-fi autour du cou, bouteille de vodka presque vide à la main. Tellement bourré qu'il n'arrive pas à marche droit, il se fait arracher sa chemise par une fille, un corps de bébé, il doit avoir 13 ans.
On est devant le MacDo donc à observer sans bouger cette troupe. Puis des racailles du même âge arrive, clash des deux mondes. Racailles on pense à ça, car comme le dit Flavien, même s'ils font pitié on se sent plus proches des jeunes bourgeois. Le gamin envodké s'enhardit et des échanges houleux ont lieu, pour une histoire de cigarette, les poussins ne fument pas encore. Ils ont une tête à aller à Duruy, des cascades de cheveux soyeux, des petits rires hello kitty pour les filles en talons et mini-short, peu de tissu mais bonne facture. Les jeunes racailles du même âge ont le visage moins lisse, l'air plus dur déjà, et même la fille a du mal à tenir debout malgré sa doudoune rose. Pas de doudoune chez les poussins. Ca chauffe un peu. Nous les vieux on se barre, Xav' en a rien à foutre si "les p'tits branleurs se font casser la gueule". Flav' n'est pas trop content que ses potes soient aussi lâches, puisqu'il leur fait remarquer que eux aussi c'était des p'tits branleurs, même sans slim et au lit à 22h le samedi.
Il aimerait bien qu'il y ait une bagarre, et me fait croire que c'est pour que les teenageuses lui sautent dessus après, le Héros.
J'étais étonnée du nombre de gamins en slims que je croise, y'en a de plus en plus à chaque fois que je rentre à Paris.
A Brno c'est encore la mode skateur. Je préfère la mode skateur, ça me rappelle Avril, mon amour perdu. J'essaie d'imaginer la même scène devant le MacDo de Namesti Svobody à Brno. Dans le rôle des bourgeois, des gamins lambdas (je n'arrive pas vraiment à identifier d'éventuels bourgeois, ils sont tous habillés pareils, et un peu trop jeunes pour les différencier à la teinture de cheveux), dans le rôle des racailles, des gitans. Ca me paraît relativement improbable qu'ils se parlent entre eux, mais je ne peux pas totalement vérifier car les alentours du MacDo à 23h30 à Brno n'est pas un endroit où j'aime traîner. D'ailleurs je traîne rarement dans cette ville.
Que de choses à investiger à mon retour, décidément j'ai encore plein de choses à y découvrir.
Etape n°1: essayer de socialiser dans le but de me faire des amis. Ce qui implique de dévier de ma trajectoire en ligne droite quotidienne; j'ai un mois pour me préparer psychologiquement.
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