Brno-Paris, Paris-Brno, Prague-Berlin. Je voyage en bus. Mais pas n'importe lequel, Student Agency, qui comme son nom l'indique est une compagnie tchèque avec des réductions pour les seniors.
De gros bus jaunes (ils se décrivent eux-mêmes comme ça). A l'intérieur, c'est comme un avion, sauf que ça roule, ce qui est tout de même vachement plus rassurant (sauf comme cette fois où il y avait plein de neige et aller aux toilettes devient une épreuve: un dérapage, un freinage brusque, le coup du lapin, on retrouve la seule victime morte dans la cuvette des wc), et de surcroît é-co-lo-gique (à vérifier quand il n'y a que 3 passagers dans le bus)! Eh oui! Que de bonnes raisons de ne pas prendre l'avion!
Tout se passe bien, des bons petits films à la tchèque bien déprimants et sous-titrés, un Katka gratuit (le Femme Actuelle local), des questions en anglais (la stewart), des réponses en tchèque (moi, air "mais pourquoi me parlez-vous une langue que je ne parle pas?").
Ah cette fois, un film américain doublé en tchèque, c'était grandiose. Je maîtrise le "non! non! ils vont me tuer!" "maman! ne me laisse pas!". Pour vous rassurer, aucun gentil ne meurt, même pas une goutte de sang, si ce n'est une grosse frayeur quand le méchant (qui s'appelle Dimitri, ça fait plus authentique) gifle Kim Basinger qui avait bidouillé un téléphone avec trois fils de fer.
2h45. Je m'endormais enfin en rêvant à Kim Basinger quand l'arrêt inévitable a lieu. La gendarmerie allemande. Je prépare la carte d'identité, j'ai l'habitude maintenant, qui vont-ils virer du bus cette fois? Derrière moi, un homme à l'air arabe, une noire et une indienne: ils vont avoir l'embarras du choix. La dernière fois, c'était toute une famille mongole (ou chinoise?) qu'ils ont débarqué dans la neige à 2h et emmenés vers l'inconnu car ils avaient un visa qui les empêchaient de sortir de Tchéquie.
Mais là, c'est différent. J'entends des éructations germaniques et le chauffeur qui a l'air affolé.
"Combien de passagers? Vous savez pas? Où est le deuxième chauffeur?"
J'ai du mal à comprendre, et visiblement le chauffeur aussi. Evidemment, pas un seul mot de tchèque. Apparemment il y a un problème avec les chauffeurs, l'un deux dormait et n'aurait pas dû ou l'inverse. Et ça rigole pas. "RAUS!" Quand je dis éructation, ce n'est pas une exagération, le pauvre chauffeur a l'air d'être traité comme une sous-merde. Il neige. Je ne vois rien.
Avec tout ça ils ont oublié de contrôler les passeports! Et on est repartis.
4h30. La pause à la station-service allemande. 50c le pipi, sinon macache-bono. 50c donc.
J'ai oublié d'acheter "Bravo".
Je me rendors.
9h. France! aaah! que d'émotion! J'ai envie de pleurer. Ca fait tout drôle d'entendre des gens parler en français à la station-service. J'arrive plus à parler. Pipi gratuit.
Deuxième arrêt policier. "PAPIR!" tonitrue, réveil en sursaut. Quelle langue était-ce censé être? Première fois que je me fais contrôler en France. Ca va vite. D'habitude en Allemagne ils contrôlent un échantillon de passeports pendant 30 mn. Les deux petits jeunes à l'air patibulaire (surtout la fille) ont peut-être la flemme.
13h Paris Gare de l'Est. Alleluia! Je suis la seule française à aller jusque là généralement, les autres Français prenant le bus s'arrêtent tous à Metz ou Reims, sinon quel intérêt de prendre le bus?
Moi j'adore ça, j'ai jamais vu autant de films ni d'épisodes de Friends.
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