mardi 30 décembre 2008

Mimi, le chat tout mimi

Matin, réveil difficile. Heureusement c'est le jour d'aller à la SPA. J'ai décidé, aller hop on va à Brignais, on va à la SPA te choisir un chat!Un matou! Un minou! Trop coool!
Deux sorties d'autoroute ratées, beaucoup de tournage en rond dans la zone industrielle et une heure plus tard, nous trouvons enfin le refuge SPA, qui évidemment est fermé jusqu'à 14h30. Une bonne occasion de tester la pizza "Le trente minutes", qui nous allèche par son menu du jour servi en moins de 30mn, mais ça commence mal quand la patronne nous refroidit direct d'un "menu y'a pas". C'est pas grave, l'excitation d'aller visiter la SPA surmonte tous les obstacles alimentaires.

14h50. Nous pénétrons dans l'enceinte du bâtiment, et bientôt nous allons faire connaissance de Mimi the cat, mais ça on le sait pas encore. On nous donne un plan et "aller voir les boxes pour choisir". Un peu comme dans un orphelinat roumain. Bien sûr, tous les chats sont mignons et miaulent plaintivement dès que l'on pousse une porte, c'est horriblement triste. D'autres familles sont là (trop! khh! dégagez!), dont deux folles qui n' arrêtent pas de se retrouver au même endroit que nous et s'évertuent à s'extasier sur "les petits minous" 'mais quand même ça sent pas bon " (bon moi aussi mais c'est pas pareil, dans mon cas c'est beaucoup plus classe et je n'ai pas un long manteau et un chapeau de folle à chat).

La rencontre avec Mimi, un moment de grâce. Un gros chat beige. Box 241. Gros, c'est minimiser, un énorme chat beige. Un petit poney. Un air neuneu, un nom de fille pour un gros matou placide. Il a le droit à une cage extra large vu son gabarit hors-norme. Un matou, un vrai, je suis amoureuse. Il réussit en deux secondes à s'enfermer dans la partie supérieure de sa cage, les deux parties communiquant par une trappe qui se referme, à laquelle il accède par une planche en bois inclinée. Bref, il est neuneu, mais comprend quand je le qualifie de poney et exprime son mécontentement d'un "miaou miaou" d'une vois étrangement aigue pour un gros matou comme ça.
La dame de l'accueil nous inflige le coup de grâce quand on lui demande des informations sur Mimi. Il est hors norme. Il est pédophage. Jaloux des petits enfants, ils les mangent, pas en entier, juste un doigt, sauf s'il a très faim, et là c'est le drame. "Si vous l'adoptez, pensez à ne pas le promener près d'une école maternelle".
Je craque.
Mimi le chat pédophage a rejoint mon bestiaire déjà peuplé de Lola la reine de l'univers et Denver le dernier dinosaure teubé et tant d'autres.

dimanche 21 décembre 2008

72h à Paris sans en avoir marre. Un record. Envie de partir mais envie d'aller nulle part, encore moins à Brno. J'ai l'impression de vivre dans une frustration permanente et que personne n'est heureux, ça me rend triste.

Un samedi soir, pas à Brno

A chaque fois que je reviens à Paris, je me surprends de ressentir à quel point j'aime cette ville et à quel point il est hors de question que je revienne y habiter. De toute façon je ne peux pas y habiter si je veux continuer à l'apprécier. Tout retour bref est donc source de joie, d'observations sur les changements qui ont lieu en mon absence (malheureusement les mondes continuent de tourner sans moi, mais j'ai encore du mal à accepter cette idée), et d'être débordée par tous les choix qui s'offrent à moi: Pimkie ou Jennyfer? Picard ou Monoprix? Glamour ou Isa? Odeon ou Bastille?
Un samedi soir loin de Brno c'est donc ça, et ça marche aussi pour Berlin: oh! et si j'allais prendre le métro à 22h pour rejoindre des gens à Odéon qui auront l'embarras du choix entre tous les cafés plein de touristes riches? Oh tiens, mon ancien lycée, des stands de crêpes, des gens surpris de me voir, des gens qui parlent français, une mémé qui dit "shit".

Puis excursion au MacDo, celui de la rue Soufflot car selon Flavien, y'a plus de teenageuses qu'à celui de Cluny. Soit, et cette vérité se confirme.
Un groupe entier de gamins, les filles font une tête de plus que les garçons donc ils doivent avoir moins de 15 ans. Jeans slims, shorts en velours, bottes à talons (à talons! moi en talons à 13 ans? naan). Il est 23h30. Notre groupe de vieux s'interroge. Que font-ils seuls à cette heure-là?
Le gamin le plus mignon,slim-chemise noire-veste, casque hi-fi autour du cou, bouteille de vodka presque vide à la main. Tellement bourré qu'il n'arrive pas à marche droit, il se fait arracher sa chemise par une fille, un corps de bébé, il doit avoir 13 ans.
On est devant le MacDo donc à observer sans bouger cette troupe. Puis des racailles du même âge arrive, clash des deux mondes. Racailles on pense à ça, car comme le dit Flavien, même s'ils font pitié on se sent plus proches des jeunes bourgeois. Le gamin envodké s'enhardit et des échanges houleux ont lieu, pour une histoire de cigarette, les poussins ne fument pas encore. Ils ont une tête à aller à Duruy, des cascades de cheveux soyeux, des petits rires hello kitty pour les filles en talons et mini-short, peu de tissu mais bonne facture. Les jeunes racailles du même âge ont le visage moins lisse, l'air plus dur déjà, et même la fille a du mal à tenir debout malgré sa doudoune rose. Pas de doudoune chez les poussins. Ca chauffe un peu. Nous les vieux on se barre, Xav' en a rien à foutre si "les p'tits branleurs se font casser la gueule". Flav' n'est pas trop content que ses potes soient aussi lâches, puisqu'il leur fait remarquer que eux aussi c'était des p'tits branleurs, même sans slim et au lit à 22h le samedi.
Il aimerait bien qu'il y ait une bagarre, et me fait croire que c'est pour que les teenageuses lui sautent dessus après, le Héros.

J'étais étonnée du nombre de gamins en slims que je croise, y'en a de plus en plus à chaque fois que je rentre à Paris.
A Brno c'est encore la mode skateur. Je préfère la mode skateur, ça me rappelle Avril, mon amour perdu. J'essaie d'imaginer la même scène devant le MacDo de Namesti Svobody à Brno. Dans le rôle des bourgeois, des gamins lambdas (je n'arrive pas vraiment à identifier d'éventuels bourgeois, ils sont tous habillés pareils, et un peu trop jeunes pour les différencier à la teinture de cheveux), dans le rôle des racailles, des gitans. Ca me paraît relativement improbable qu'ils se parlent entre eux, mais je ne peux pas totalement vérifier car les alentours du MacDo à 23h30 à Brno n'est pas un endroit où j'aime traîner. D'ailleurs je traîne rarement dans cette ville.
Que de choses à investiger à mon retour, décidément j'ai encore plein de choses à y découvrir.
Etape n°1: essayer de socialiser dans le but de me faire des amis. Ce qui implique de dévier de ma trajectoire en ligne droite quotidienne; j'ai un mois pour me préparer psychologiquement.

samedi 20 décembre 2008

Brno-Paris, 15h.

Brno-Paris, Paris-Brno, Prague-Berlin. Je voyage en bus. Mais pas n'importe lequel, Student Agency, qui comme son nom l'indique est une compagnie tchèque avec des réductions pour les seniors.
De gros bus jaunes (ils se décrivent eux-mêmes comme ça). A l'intérieur, c'est comme un avion, sauf que ça roule, ce qui est tout de même vachement plus rassurant (sauf comme cette fois où il y avait plein de neige et aller aux toilettes devient une épreuve: un dérapage, un freinage brusque, le coup du lapin, on retrouve la seule victime morte dans la cuvette des wc), et de surcroît é-co-lo-gique (à vérifier quand il n'y a que 3 passagers dans le bus)! Eh oui! Que de bonnes raisons de ne pas prendre l'avion!
Tout se passe bien, des bons petits films à la tchèque bien déprimants et sous-titrés, un Katka gratuit (le Femme Actuelle local), des questions en anglais (la stewart), des réponses en tchèque (moi, air "mais pourquoi me parlez-vous une langue que je ne parle pas?").
Ah cette fois, un film américain doublé en tchèque, c'était grandiose. Je maîtrise le "non! non! ils vont me tuer!" "maman! ne me laisse pas!". Pour vous rassurer, aucun gentil ne meurt, même pas une goutte de sang, si ce n'est une grosse frayeur quand le méchant (qui s'appelle Dimitri, ça fait plus authentique) gifle Kim Basinger qui avait bidouillé un téléphone avec trois fils de fer.

2h45. Je m'endormais enfin en rêvant à Kim Basinger quand l'arrêt inévitable a lieu. La gendarmerie allemande. Je prépare la carte d'identité, j'ai l'habitude maintenant, qui vont-ils virer du bus cette fois? Derrière moi, un homme à l'air arabe, une noire et une indienne: ils vont avoir l'embarras du choix. La dernière fois, c'était toute une famille mongole (ou chinoise?) qu'ils ont débarqué dans la neige à 2h et emmenés vers l'inconnu car ils avaient un visa qui les empêchaient de sortir de Tchéquie.
Mais là, c'est différent. J'entends des éructations germaniques et le chauffeur qui a l'air affolé.
"Combien de passagers? Vous savez pas? Où est le deuxième chauffeur?"
J'ai du mal à comprendre, et visiblement le chauffeur aussi. Evidemment, pas un seul mot de tchèque. Apparemment il y a un problème avec les chauffeurs, l'un deux dormait et n'aurait pas dû ou l'inverse. Et ça rigole pas. "RAUS!" Quand je dis éructation, ce n'est pas une exagération, le pauvre chauffeur a l'air d'être traité comme une sous-merde. Il neige. Je ne vois rien.
Avec tout ça ils ont oublié de contrôler les passeports! Et on est repartis.

4h30. La pause à la station-service allemande. 50c le pipi, sinon macache-bono. 50c donc.
J'ai oublié d'acheter "Bravo".
Je me rendors.

9h. France! aaah! que d'émotion! J'ai envie de pleurer. Ca fait tout drôle d'entendre des gens parler en français à la station-service. J'arrive plus à parler. Pipi gratuit.
Deuxième arrêt policier. "PAPIR!" tonitrue, réveil en sursaut. Quelle langue était-ce censé être? Première fois que je me fais contrôler en France. Ca va vite. D'habitude en Allemagne ils contrôlent un échantillon de passeports pendant 30 mn. Les deux petits jeunes à l'air patibulaire (surtout la fille) ont peut-être la flemme.

13h Paris Gare de l'Est. Alleluia! Je suis la seule française à aller jusque là généralement, les autres Français prenant le bus s'arrêtent tous à Metz ou Reims, sinon quel intérêt de prendre le bus?
Moi j'adore ça, j'ai jamais vu autant de films ni d'épisodes de Friends.

samedi 13 décembre 2008

Olomouc

J'ai insisté pour aller à Olomouc ce week end, malgré tous les soupirs que ça a pu déclencher. Pour une raison simple et évidente: le marché de Noël. Rien à voir avec celui de Brno, glauque à souhait sur cette grande place coupée en deux par les trams incessants.
Olomouc, c'est petit mais finalement vivant en ce samedi après-midi. Cette illusion est due au marché de Noël. Toutes sortes de vin chaud qu'ils appellent punch français, viennois ou gallois selon les stands. Je me soûle à celui appelé Angelika car il y a des petites fraises au fond du gobelet.
Ce qu'il faudrait avec ça: un Bramboràk, une galette de pommes de terre à l'ail frite. (Je suis en période de perdition). Deuxième tentative après l'essai raté à Brno. Je fais la queue, je m'assure cette fois à l'avance du prix. Au moment où j'allais parler, tous les pépés me passent devant. Je n'existe pas aux yeux de la vendeuse. Je suis une non-czech-entity, la seule idée d'avoir voulu acheter comme tous les Tchèques un bramboràk est mission impossible et me remet à ma place direct. Comme dans les cafés où l'on me parle anglais alors que je n'ai pas encore prononcé un mot (je rapelle que je ne vis pas à Prague) et que l'on continue à annôner en anglais alors que je répond en tchèque, que je passe commande en tchèque et que je regarde d'un air "pourquoi me parlez-vous une langue bizarre" le serveur ou la serveuse. Le tchèque est fier, il ne se laisse pas dénaturer, à mon grand regret.

Lužanky

C'est un parc que finalement j'aime beaucoup, à force de le traverser tous les jours. Au début il me faisait peur, je me plaignais que sortir des allées était un risque de suicide à la déjection canine, que y'avait de la boue quand il pleut et des gens louches le soir. Maintenant traverser ce parc devient mon plaisir du soir, bon signe ou pas je ne saurais dire.
On y trouve même un monstre. Je l'ai vu une fois, c'est le Nessie local, je l'appelle par son petit nom, Monstrum. Je l'aime bien aussi.
Un soir de pluie, brumeux, des lampadaires faiblards, personne. Au petit carrefour, une forme qui avance lentement. Blanche. Enorme. Un petit poney? Un ours blanc? J'hésite entre les deux, mais trop gros pour être un chien. J'imagine les yeux rouges. Patte à patte sous la pluie, il se dirige vers l'Ombre, le coin du parc non éclairé, où est probablement sa tanière. Pas une âme qui vive. J'ai arrêté de respirer mais continué à marcher afin qu'il ne sente pas la Peur. Arrivée à distance de sécurité, je me retourne, il s'est arrêté. Puis il disparaît.
Toutes les nuits j'espère tout en ayant les jetons le revoir. Petite excitation quotidienne. Qui eût cru que Brno puisse être aussi romantique?

Psytrance

Une soirée psytrance. Ca fait une semaine qu'il en parle, on va tester. Je suis sceptique car de mauvaise humeur. Terrible envie de danser qui ne se concrétise jamais, sur de la musique électronique où on pense à rien, et encore mieux danser avec une copine pour pouvoir au moins rigoler un petit peu.Mes espoirs sont déçus de ce que côté là mais ceci dit ça vaut le coup d'oeil. Ya de la rasta dans tous les coins, pour sûr, des sourires béats à foison, du pseudo baba cool à qui mieux mieux. Pas de sécurité à l'entrée, on nous propose juste un space cake. Si j'avais compris la question, j'aurais pu refuser poliment. 30 secondes, c'est encore intéressant. 3 mn, je me fais déjà chier. Bon pas de panique, un petit cocktail pour essayer d'apprécier la musique. Ca ne marche pas, qui en aurait douté, elle réclame quelquechose de plus fort (et en même temps quelquechose qui rend sourd vu le niveau des décibels qui envahissent la boîte minuscule).
Bara roule un joint, Jindra lui caresse les cheveux comme on ferait avec un petit animal gentil. J'aime bien Jindra mais pas comment il traite Bara. Il est nerveux car à la soirée se trouve une fille avec qui il a supposément fauté.
Certes la plupart des personnes ont l'air sympathiques mais beaucoup posent, comme d'habitude. Je fais ostensiblement la gueule, les bras croisés adossée au mur, "I am a little stinker" comme tshirt. Jai envie d'envoyer chier tout le monde, mais le monde s'en fout. Je me rabats donc sur la personne à ma portée, et ça ne loupe pas.
La psytrance c'est en été, en hiver ça pert beaucoup de son charme. Mon rêve secret: aller au Two Faces, the boîte plouc où je suis sûre qu'ils passeront de la musique que j'aime.
Brno est pleine de ressources.

En rentrant, un gros bruit, comme dans un film. J'imagine que c'est un accident de voiture au carrefour un peu plus loin. J'espère que c'était juste une poubelle renversée par un ivrogne allant au Two Faces.
Je m'arrête net.
"Ah non on va pas voir!"
"Pourquoi?"
"Parce que j'en ai rien à foutre"
Envie de pleurer. Sensation habituelle subite et incontrôlable. A la fois que ça puisse arriver, que l'on s'en foute et que finalement que je puisse m'en foutre aussi et que ça ne change rien et que tout le monde s'en fout sauf les sourires-béats que je déteste aussi.
Mauvaise humeur. Pas d'accalmie en vue. Monde de merde.

mardi 9 décembre 2008

"Je les aime jeunes".
"Hitler, vous connaissez Hitler?"
"Ah vous vous intéressez à la magie (j'avais juste dit l'astrologie ou le tarot je sais plus)? Et vous connaissez machin truc?" euh non
"Mais si, c'est un sataniste très célèbre il est anglais. Bon et si vous voyez un coq noir, vous devez le tuer". D'accord, du moment que c'est pas un chat noir.

Apprécie-t-il mon travail parce que j'ai l'air jeune? (18-19 selon lui) Ou parce que je suis toujours habillée en noir?

Un couple de "vieux" tchèques, à l'air typique, ventre bedonnant pour lui, air triste et choucroute communiste pour elle. Deux fois par semaine, toujours la même chose, 2 café et 4 verres de vin blanc.
- Lui: "Etudiez-vous ici mademoiselle?"
Comme d'habitude avec une question qui sort du cadre strictement alimentaire, je suis un peu perturbée. Je baragouine une réponse.
- Elle: "Vous parlez MAL tchèque" (regard accusateur).
Pause. Douche froide. D'habitude tout le monde s'extasie quand j'arrive à prononcer trois mots en me disant à quel point ils sont impressionnés.
Merciiiii, trop tard j'ai déjà apporté ton café je peux pas cracher dedans.
- moi: " mmm euuuuh, oui mais je suis pas tchèque"
pause
-"je suis française"
- lui: "Ahhhhhhhh vous êtes française! Je parle français!"
Typique.
- Elle: "Ah oui le tchèque ça doit être vraiment très dur pour vous"
Les Tchèques adorent se dire que leur langue est très difficile pour justifier le fait que personne ne la parle.
- Elle: "J'adore Paris mais là-bas vous avez trop d'Arabes et de Noirs".
Pause. Coup classique: ai-je vraiment compris ce qu'elle venait de dire? Oui. Elle continue sur les nègres, je décroche un peu et surtout je ne sais pas quoi répondre. Je finis par dire un truc genre "Oui Oui j'ai grandi à Paris c'est chez moi là-bas" car ils attendaient une réaction. Je m'enfuis après m'avoir assuré qu'ils étaient contents du service, même effectué par une attardée mentale (puisqu' apparemment c'est ce que la femme pensait).

Chaque jour au café La Bouche (c'est son nom mais je n'oserais jamais dire au proprio que ça me fait penser à un club érotique, j'aurais trop peur de sa réponse ("ah tant mieux")) confirme le fait que je ne parle PAS tchèque.
Bon mais le proprio a une fille de 16ans, je l'ai vue, elle a l'air normale, elle étudie au lycée français. Bon il est sûrement totalement correct, c'est uniquement l'incertitude de la traduction qui me donne l'impression d'avoir pour patron un sataniste obsédé par les jeunes filles (il parlait des serveuses bien sûr).

dimanche 7 décembre 2008

Drapeau noir

Un drapeau noir flottait au-dessus de l'entrée de Filda (la fac). Encore un mort anonyme. Puis je réalise que je ne vois plus Vasicek. Son panier n'est plus là. Je panique un peu quelques jours. Et enfin je me rends compte qu'il a juste changé son panier de place et qu'il en a obtenu un beaucoup plus luxueux. Il en avait sûrement marre d'être dans le courant d'air. Pour remercier le destin qu'il soit toujours vivant, j'écris mon essai d'examen de tchèque sur lui. 400 mots pour expliquer que "Le monde est à" Vasicek. De toute façon je n'avais rien à perdre vu que je ne savais même pas dire boucherie (Tesco?).

Fleda

Fleda est un grand club de Brno, qui se veut plus qu'un club: des concerts, des films, et autres événements. Des salles en enfilade. Un sol poisseux. Une déco arty. Des serveurs piercés qui portent des t-shirts "thank God I'm tattoed". Ceci dit il y a souvent des concerts intéressants et éclectiques. Les seuls où je me souviens être allée: une soirée DnB, et les deux éditions de E-motion, trance et minimal. Sympathique sauf qu'aller à un concert de musique techno dans un faux club ça fait bizarre. Les gens ne dansent pas vraiment. Aucun jeu de lumière. Ils se trémoussent un peu leur bière à la main en faisant "mmm mmm bon son", mais peu de déjantés désarticulés la tête dans les amplis, qui de toutes façons sont en hauteur. Finalement c'est assez triste. Des DJ anglais assez connus qui doivent être habitués à la décandence britannique.
L'autre club de Brno où ils passent le même genre de musique style E-motion est Perpetuum, un autre club qui ne veut pas en être. Une piste de danse minuscule et de la bonne musique. Frustrant.
Samedi dernier, essai d'un club "normal": 7 nebe, le 7e ciel. Problème: c'est samedi. Le samedi à Brno a une couleur bizarre. Les étudiants sont presque tous chez papa et maman. 15% de la population en moins. Le club est vide. A peine 3 danseurs, un samedi soir. Par contre, échange de mots avec la future femme de ma vie: classe, elle arrive toute seule à 1h, habillée à la française (un jean et un t shirt classiques, pas de mini ras la touffe faux blond racines noires),bois un verre de vin rouge, elle ressemble à l'idée que je me fais de Miss Kittin, danse toute seule sur la piste et s'en fout. Et elle me parle! Je suis surprise qu'elle parle tchèque, je l'imaginais tellement non-tchèque. Juste pour demander si c'est normal qu'il y ait personne, c'est la première fois qu'elle vient. Moi aussi.
Hier soir, Lukas m'invite à l'aider mixer pour une soirée qu'il organise pour des lycéens au club Remix. Un ancien club à Erasmus. Ce soir-là envahi de under-18 et de quelques personnes louches qui semblent amarrées au bar par habitude, faisant la gueule en fumant des Luky strike et font remarquer à Lukas qu'il mix mal. Lequel les envoie poliment chier. Je ne fais rien à part regarder et lancer des pains d'épice. Les filles dansent avec les filles, les garçons avec les garçons, quand ils se mixent c'est bitchy. Ya de la mini jupe et du soutif rouge qui dépasse, mais aussi pas mal de filles habillées de façon classique, je suis surprise. Ce sont deux lycées cotés je crois. Je ne me souviens pas avoir été comme ça à 15 ans (peut-être à 18). Que du RnB, les CD que j'ai gravé ne marchent pas, et de toutes façons j'aurais pas voulu casser l'ambiance. Intronisation de DJ Lereboullet, vachement classe comme nom, ça fait beaucoup rire Lukas.

lundi 1 décembre 2008

Le juste prix II

650kc
un demi-jean
un quart de paire de bottes
10 crêpes jambon-fromage
2 livres en anglais et demi à la librairie du centre
8 bramborak (galettes de pommes de terres frites avec de l'ail et des choses non identifiées).

J'ai opté pour "I am Charlotte Simmons", un gros pavé pour 230kc: bon rapport quantité/prix. En plus paraît-il que ça se passe à Duke, ça promet. Le début est assez gratiné, je n'ai pas vraiment connu CE côté de la vie dukaine. Evidemment, je voyais les élèves, ils avaient un bon potentiel.

Le juste prix

En marchant dans la rue Capkova, du côté des HLM sinistres, me dirigeant vers la supérette pour acheter de l'huile (youpiii!), je me suis dit ben zut alors, le bonheur c'est ça: être chez moi un mercredi à midi, manger une barquette de frites pas assez cuites en regardant "Le juste prix" sur TF1 et lola à côté de moi.
Je ne sais même pas si ça existe encore, le juste prix. Mon pire souvenir: le tyrolien...tralalahiiitoouuuaaaaaaaaaaaaah pouf.

Cerise sur le gâteau: entendre la sirène du premier mercredi du moi. Il fait beau.

Le bonheur ne m'a jamais paru aussi lointain...