dimanche 26 juin 2011

Chroniques australiennes 2

J’ai voulu faire ma maligne en faisant une thèse sur l’Australie, alors maintenant il faut assumer. Je suis hébergée dans un bâtiment de l’université d’Adelaïde : une grande maison très froide à l’écart du centre-ville, qui doit bien pouvoir accueillir 10 personnes, mais bon « là vous avez pas de chance, vous serez toute seule pendant 15 jours ». J’ai bien choisi ma période, c’est l’intersemestre. Et sans internet bien sûr. Je cours donc acheter une clé 3G qui, même si elle me permet de regarder la météo, me condamne à dire adieu aux vidéos Youtube sur des chatons prenant des bains qui mangeraient mon forfait en deux minutes. Je décide donc d’aller faire un tour dans les rues animées de North Adelaide. A 17h il fait nuit noire, comme à Duke, comme à Canterbury en hiver, mais je n’y suis toujours pas habituée. Et l’éclairage public est en option dans la plupart des rues. Bon c’est pas grave, je devrais être guidée par les bruits des chopes de bière qui tintent, des éclats de rire et des rediffusions de matchs de rugby. Le hasard fait bien les choses, le Petit Futé m’apprend que j’habite à proximité de deux rues fameuses pour leurs soirées animées : O’Connell Street et Melbourne Street. Je me délecte à l’idée de bars enfumés et de beaux surfeurs que je vais pouvoir charmer avec mon frrrench accente. Je vérifie trois fois le nom ma carte, oui oui c’est bien là. On se croirait à Clermont-Ferrand un samedi soir d’avril (cf. les championnats de France 2000 et le seul restaurant d’ouvert qui était un kebab). Ils n’ont pas de pub dans ce pays ? A force de vouloir se la jouer chic et européen avec des fine dining restaurants tous les 10 mètres, il n’y a plus que ça. Je rentre déçue la queue entre les jambes manger des tartines au ketchup et aux brocolis (j’exagère, ça s’était en Angleterre avec Claire, mais presque), et regarder des films d’auteur (LOL notamment). Ma solitude fait pâle figure à côté des déboires des ados d’aujourd’hui.

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