Je mets ces textes entre guillemets, car ils ne sont pas de moi, mais de la personne que j'étais en 2008. Cependant, beaucoup de ces choses que j'ai écrites à l'époque ont encore un sens pour moi aujourd'hui. Désolée pour ces pavés indigestes, mais j'ai de l'affection pour la personne qui les a écrits, qui, insomniaque, devait écrire ça fébrilement sur un bout de papier afin d'expier et d'enfin trouver le sommeil, par nécessité absolue. Ces textes se trouvaient parmi des affaires ramenées des USA.
Novembre 2008, à quelques jours d'intervalles.
"Today is a day of change. I want to make something of my life, to create love and happiness. It's not me speaking. Universal positive energy through beins. I want to overcome sorrow, pain, cruelty, and all the forms of energy expressed in a negative way. I want to love you. Terrestrial life, external life might be miserabl in any respect, but I want to keep the fire from within burning. Our energy can be as constructive as destructive it proved to be many times. And I want to maintain and use the energy in a positive way. From now on, I decide to follow the light path instead of sorrow, complain and heaviness. Some things can be chose. Love is everywhere, sometimes next to cruelty. I have to find and turn on love everywhere I can, and if I can't, try to make people want the same. Stop destruction, let's create!"
Ok, j'avais peut-être un peu abusé du lsd. Et quelques jours plus tard:
"Ai-je le droit de dire que je suis malheureuse? Que je suis désespérée? J'ai deux impressions contradictoires. Parfois, je me dis que les moments de bonheur ne sont que d'intenses et brèves phases d'excitation qui jaillissent d'un océan de désespoir. Si j'attrape un espoir, je tire sur la corde jusqu'à ce que tout s'effondre: il était infondé, retour à la case départ. In cessante impression de tourner en rond et de ne faire qu'attendre la mort en essayant de vivre. La réflexion qui toujours accompagne cette première est que je suis heureuse, maintenant, tout de suite, et que je l'ai toujours été! Mes pleurs et ma morosité ne sont que le signe d'une faiblesse de caractère, d'une enfance trop gâtée. Autre variante: tout le monde est comme moi, sauf que j'ai la particularité de pleurer plus que la moyenne, par nature. You cannot control your mind, diraient certains détracteurs, philosophes et autres yogis. Eh bien non, definitely I cannot. Je suis déjà occupée à essayer de contrôler mon corps, et j'ai bien assez d'une prison. Par cela, je n'entends pas que que le corps (ou l'esprit) soit une prison, mais que la volonté infinie de le contrôler l'est. Autre variante encore: je suis inadaptée. Dans quel sens? Pourquoi? Pour quoi? Dans le sens où je ne suis bien nulle part, même -et c'est dur à dire, avec Lola, et c'est-à-dire avec moi-même en fait. Admettons que ce ne soit pas l'orgueil et l'égoïsme qui me rendent en permanence mal. C'est quoi alors, un caractère pessimiste peut-être?
Il n'y aucun élément de ma vie sur Terre qui puisse mener à de quelconques perturbations psychologiques. Au contraire, j'ai eu tout ce qu'il fallait pour être heureuse. Je devrais être heureuse, mais je ne le suis pas et me sens tellement coupable. Là encore, je me dis que personne ne l'est, d'où aucun espoir que je le sois un jour. Ou alors j'ai des prédispositions de caractère qui m'empêchent de voir le bon côté des choses (le "secret" du bonheur). C'est dur à changer, un caractère. D'ailleurs, je n'ai pas forcément envie de le changer, car c'est moi qui choisit d'être malheureuse. Avec tout ça, je mérite donc de l'être!Conclusion, reste dans ta merde, c'est entièrement ta faute.
L'impression que j'ai de mon expérience de vie: une continuelle déception. Jour après jour, je suis déçue. Par toutes les nouvelles choses que je fais, les personnes à qui je parle. Je cherche un modèle alors qu'il n'y en a pas. Et je traduis cette déception par deux attitudes: repli sur moi-même, ou bien agressivité vis-à-vis des "liens avec le monde" (personnes proches), qui ont pour point commun un dégoût croissant de moi-même.
A la lecture du livre (nda: livre de J. Siaud-Machin sur les gens """surdoués""", lu à cette période), j'ai cru trouver une réponse: je serais donc un zèbre! Hélas, tout me prouve le contraire: 1) je ne comprends rien à rien, 2) je suis nulle en maths. Je déteste les maths. Je les trouve moches, inutiles et absurdes. Je préfère la poésie et la danse. Quant à mes aptitudes du côté verbal, elles viennent tout droit de mon milieu ultra-favorisé. Je n'ai aucun mérite. Je suis normale. J'ai envie de mourir. Pas le passage de la vie à la mort, qui m'obsède car j'en ai très peur, ça m'obsède, tout le temps, je suis très angoissée.
J'ai plusieurs questions auxquelles je n'ai pas de réponse: pourquoi est-ce que je pleure tout le temps? pourquoi ai-je à la fois envie et si peur de mourir? pourquoi ai-je toujours l'impression que personne ne m'aime. Pourtant, une fois de plus je suis contradictoire car je pense que l'amour n'existe pas, ou alors il est extrêmement rare. Dans la réalité commune, personne n'aime totalement personne.
Tant d'incertitudes me rongent de l'intérieur. Dépendre de la parole d'autrui pour connaître leurs pensées. Quelle trahison! Le mensonge est partout! Quand je dis "je t'aime", je mens aussi. Les gens font semblant, mais je ne leur en veux pas. Mais alors pourquoi est-ce que je m'en veux à moi. Malheureusement, je crois que personne ne pourra jamais m'aider. Je suis condamnée à l'angoisse et aux pleurs. Condamnées par moi-même.
Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais ça suffit (nda: effectivement)."
Une semaine après, dans un élan d'amour pour André, je partais à Prague sur un coup de tête.
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