Nath et moi. Je me dois donc de l'aide à chercher, sinon il ne dansera jamais et ce serait fâcheux. Finalement, c'est la drogue qui vient à moi. On me propose de l'ecsta mais je refuse poliment, et dit que ce monsieur voudrait bien de l'acide (je ne connais pas l'argot des djeuns d'aujourd'hui). Mais quel acide? qu'il me répond. Meth, speed, keta? Euh ben, lsd? Ah oui mais ça ma bonne dame, fallait le dire tout de suite (il n'a pas vraiment dit ma bonne dame, il ne serait pas permis, avec mes oreilles de chat). Bon, donc ne pas dire acide en France. Il va chercher quelqu'un ("ne bougez pas ma bonne dame, j'arrive tout de suite"). Le mec qui revient a une bonne tête de dealer: on leur a jamais dit que la capuche et les lunettes ça faisait louche en boîte? Et bon c'est moi qui doit payer, car Nath a tout dépensé dans des cocktails à 10 euros (ah ces anglais...). Un petit morceau de papier. Il gobe tout. Gonflé le mec! Eh rends-m'en un peu, c'est mon anniversaire (l'excuse du jour). Donc il recrache et j'en prends un micro-bout (le coin), histoire d'avoir un effet placebo.
Ah oui, la musique sonne mieux tout d'un coup. Je regarde bouger mes mains. Signes classiques, pas trop fort, jusque ce qu'il faut, parfait. Nath "is tripping so much", il danse pratiquement torse nu, tout le monde est content. Puis on va fumer sur le pont supérieur. Tout le monde a l'air si jeune, et Nath acquiese, en ajoutant que si même lui le pense, c'est qu'ils sont vraiment jeunes (il a 20 ans). Les seuls "vieux" sont à moitié édentés. Et ils ont l'air tous à moitié dégénérés. Est-ce que c'est le trip qui me rend snob?
J'ai mal calculé mon coup, on repart à 5h, et y'a pas de métro avant une demi-heure. C'est encore plus l'ambiance de fin du monde. Nath, décidément très anglais, n'a pas de manteau. Chat échaudé craint l'eau froide, il évite tout groupe de gens dehors à cette heure-là de peur de se refaire agresser (faudrait quand même pas qu'on lui vole son cd gratuit!). Des hordes d'hommes en noir sortent de sous la terre. Un par un, criant, mugissant, leur longue cape s'agitant dans les bourrasques de neige. Nous nous cachons derrière un recoin de porte. Nath surveille, it's never ending! it's never ending!. Mais une envie pressante lui prend et il doit m'abandonner. C'est le moment que choisis une jeune femme esseulée pour m'aborder. Elle me demande où se trouve Bercy, nous sommes juste en face, oui mais pour y aller, ben il faut prendre le pont, mais il est où le pont, ben là vous voyez pas, non je ne le vois pas. Est-ce que je suis en train de tripper? Elle s'éloigne et se fait inévitablement embusquer et attaquer par la horde de vampires. Nath et moi regardons sans rien faire, tristes de n'avoir pu la sauver. Mais il arrivent vers nous! Vite on doit changer de cachette! On passe par derrière Truffaut en se cassant la gueule sur le verglas, Nath a froid, sans blague. Puis là, on voit le métro allumé! Vite, planche de salut! On se dirige vers le métro aérien, et là, horreur, ils sont en embuscades. Ils nous attendent? Pitié! mon sang est tout froid et pas frais du tout! (c'est pas logique, mais bon dans ces moments-là on perd son sang-froid...euh non celle-là je n'ai pas fait exprès!). On monte les marches. Ils nous regardent. Et là je les vois, ils sont tous en haut. 1, 2, 3...40...50! Les yeux braqués sur nous. Ils sont tous noirs. J'ai mon boa rose. Nath a l'air pédé . We are sending the wrong message!
Et là, de façon inespérée, le métro arrive. On se jette dedans et on entend des cris à l'extérieur. Soulagés, on soupire enfin. Le métro est plein, de gens normaux, c'est tellement bizarre! Et ces cris! Les vampires ne peuvent pas rentrer? Ai-je vraiment pris que le petit coin de ce bout de papier? Peu importe, nous sommes sauvés. Mais j'ai laissé des traces roses partout.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Enregistrer un commentaire