lundi 27 décembre 2010

Batofar 2

Nath et moi. Je me dois donc de l'aide à chercher, sinon il ne dansera jamais et ce serait fâcheux. Finalement, c'est la drogue qui vient à moi. On me propose de l'ecsta mais je refuse poliment, et dit que ce monsieur voudrait bien de l'acide (je ne connais pas l'argot des djeuns d'aujourd'hui). Mais quel acide? qu'il me répond. Meth, speed, keta? Euh ben, lsd? Ah oui mais ça ma bonne dame, fallait le dire tout de suite (il n'a pas vraiment dit ma bonne dame, il ne serait pas permis, avec mes oreilles de chat). Bon, donc ne pas dire acide en France. Il va chercher quelqu'un ("ne bougez pas ma bonne dame, j'arrive tout de suite"). Le mec qui revient a une bonne tête de dealer: on leur a jamais dit que la capuche et les lunettes ça faisait louche en boîte? Et bon c'est moi qui doit payer, car Nath a tout dépensé dans des cocktails à 10 euros (ah ces anglais...). Un petit morceau de papier. Il gobe tout. Gonflé le mec! Eh rends-m'en un peu, c'est mon anniversaire (l'excuse du jour). Donc il recrache et j'en prends un micro-bout (le coin), histoire d'avoir un effet placebo.
Ah oui, la musique sonne mieux tout d'un coup. Je regarde bouger mes mains. Signes classiques, pas trop fort, jusque ce qu'il faut, parfait. Nath "is tripping so much", il danse pratiquement torse nu, tout le monde est content. Puis on va fumer sur le pont supérieur. Tout le monde a l'air si jeune, et Nath acquiese, en ajoutant que si même lui le pense, c'est qu'ils sont vraiment jeunes (il a 20 ans). Les seuls "vieux" sont à moitié édentés. Et ils ont l'air tous à moitié dégénérés. Est-ce que c'est le trip qui me rend snob?

J'ai mal calculé mon coup, on repart à 5h, et y'a pas de métro avant une demi-heure. C'est encore plus l'ambiance de fin du monde. Nath, décidément très anglais, n'a pas de manteau. Chat échaudé craint l'eau froide, il évite tout groupe de gens dehors à cette heure-là de peur de se refaire agresser (faudrait quand même pas qu'on lui vole son cd gratuit!). Des hordes d'hommes en noir sortent de sous la terre. Un par un, criant, mugissant, leur longue cape s'agitant dans les bourrasques de neige. Nous nous cachons derrière un recoin de porte. Nath surveille, it's never ending! it's never ending!. Mais une envie pressante lui prend et il doit m'abandonner. C'est le moment que choisis une jeune femme esseulée pour m'aborder. Elle me demande où se trouve Bercy, nous sommes juste en face, oui mais pour y aller, ben il faut prendre le pont, mais il est où le pont, ben là vous voyez pas, non je ne le vois pas. Est-ce que je suis en train de tripper? Elle s'éloigne et se fait inévitablement embusquer et attaquer par la horde de vampires. Nath et moi regardons sans rien faire, tristes de n'avoir pu la sauver. Mais il arrivent vers nous! Vite on doit changer de cachette! On passe par derrière Truffaut en se cassant la gueule sur le verglas, Nath a froid, sans blague. Puis là, on voit le métro allumé! Vite, planche de salut! On se dirige vers le métro aérien, et là, horreur, ils sont en embuscades. Ils nous attendent? Pitié! mon sang est tout froid et pas frais du tout! (c'est pas logique, mais bon dans ces moments-là on perd son sang-froid...euh non celle-là je n'ai pas fait exprès!). On monte les marches. Ils nous regardent. Et là je les vois, ils sont tous en haut. 1, 2, 3...40...50! Les yeux braqués sur nous. Ils sont tous noirs. J'ai mon boa rose. Nath a l'air pédé . We are sending the wrong message!
Et là, de façon inespérée, le métro arrive. On se jette dedans et on entend des cris à l'extérieur. Soulagés, on soupire enfin. Le métro est plein, de gens normaux, c'est tellement bizarre! Et ces cris! Les vampires ne peuvent pas rentrer? Ai-je vraiment pris que le petit coin de ce bout de papier? Peu importe, nous sommes sauvés. Mais j'ai laissé des traces roses partout.

Batofar

Ce soir je fête mon anniversaire, presque par hasard. La dernière fois, c'était il y a 15 ans déjà, et je m'en souviens bien, j'avais mis ma robe de princesse, préparé un super goûté et reçu un dinosaure en bois à monter soi-même. C'est à peu près pareil cette année, j'ai mis mon boa rose de princesse, préparé des super lasagnes, et...non bon pas de dinosaure cette fois, mais ce n'est que partie remise. Lancelot et Stéphanie viennent dîner, et ensuite j'ai prévu de les emmener au Batofar ("célèbre lieu de plaisir(s?)" selon ma mère, mais je vous rassure, ce n'est pas elle qui m'a conseillée d'y aller). J'ai omis de préciser qu'il s'agissait d'une soirée psytrance pour ne pas leur faire peur. Lancelot, fidèle à lui-même, a revêtu son plus beau costume: un t-shirt où il est écrit " a blow job is better than no job" en jaune fluo., et je n'aurais pas pu penser à mieux. A défaut de dinosaure, je me suis offert un piercing, afin d'avoir l'air enfin cool. Je ne suis pas sûre que ça marche, mais bon qui ne tente rien n'a rien. Le tout agrémenté d'un serre-tête oreilles de chat, histoire de ne pas perdre de vue qui je suis. Dans la foulée sont conviés Nath, Claire et Baptiste, pour un assemblage improbable de gens censés célébrer mon existence (rien que ça).

Il neige, il vente, c'est presque le jour d'après. La Seine déborde pour former une petite plage romantique et lugubre sur les quais de la BNF, et Claire a bien failli se retrouver à l'eau. A peine entrés, on propose du Lsd à Lancelot. Bien qu'émoustillé, il décline l'offre, au grand dam de Nath qui, en bon anglais, ne peut s'amuser qu'avec l'aide de substances étranges et de doses d'alcool dépassant les normes françaises. Son grand dam est de ne pas vraiment oser demander à tous ces gens qui ont pourtant l'air drogués s'ils possèdent ce qu'il cherche. Il est même jaloux de Claire qui, après avoir répété qu'elle ne voulait surtout pas venir, ondule et coudoie sur la piste comme si la musique inondait sa colonne vertébrale (c'est une littéraire), et qui donc semble avoir pris trois ecstas. Mais non, Nath, c'est juste Claire. Ah, one of these special people! Je sème des plumes roses partout et je miaule avec du papier toilette dans les oreilles, mais ce n'est pas suffisant pour retenir Steph, Lancelot, Claire et Baptiste qui partent vers 2 heures. Nath est horrifié que des gens puissent partir si tôt le jour de mon anniversaire (je l'aime bien), et bien sûr qu'il restera avec moi, et de toutes façons il n'a pas encore trouvé son Lsd. C'est con j'en avais à la maison, mais je n'ai pas pensé à lui en offrir après la gorgée initiatique de slivovice (qui l'a laissé de marbre mais a bien coupé la parole à Steph pendant un quart d'heure et à Lancelot pendant un quart de seconde, ce qui n'est pas rien).

jeudi 23 décembre 2010

Zadig 2

Zadig est le plus beau, je vous l'ai déjà dit?

J'ai enfin terminé ma "charge d'enseignement" du premier semestre. Et tu parles d'une charge! Moi qui n'avais jamais voulu être prof, je comprends enfin pourquoi.
Non bon j'exagère, ils ne sont pas tous méchants. Mais ils m'appellent madame! Ceci dit je trouve ça assez mignon, surtout s'ils n'essayent pas de me piéger avec leurs questions débiles. J'ai décidé de m'en foutre et de ne pas faire semblant. Baskets roses, cheveux sales, j'arrive en retard. On me pose une question? Je ne sais pas. Ils parlent? S'ils ont un problème ils peuvent partir. Le cours parle de quoi? Je ne sais pas on n'a pas non plus éclairé ma lanterne. Welcome to the French university, c'est moi la prof!
Le cours de commentaire de documents est plus excitant, j'ai essayé de les enthousiasmer pour le bouchon vaseux de l'estuaire de la Seine, les corons de Lens, les bananeraies de Guadeloupe...Et moi-même j'y croyais. Les mardi matins n'ont jamais été aussi joyeux. Faut dire qu'ils n'étaient que deux à ce cours, c'est plus facile pour les dompter.

Zadig

Je fais mes courses de chat sur internet, comme on choisirais son futur enfant. Sauf que comme par hasard j'ai choisi le plus moche!
Non Zadig est loin d'être moche, mais disons que si j'avais voulu faire dans l'eugénisme, j'aurais choisi un beau chat majestueux à poils longs qui miaule dignement et ne fait jamais caca...
Zadig a le mérite de ne pas ressembler à Lola. Autant Lola était paisible et miaulait comme la castafiore, autant Zadig est nerveux et miaule comme un castrat. Et c'est très bien comme ça! Pour l'instant, car je sens qu'il a envie d'une petite soeur...(qui ne s'appellera pas Voltaire donc).

Lola me surveille au-dessus de mon ordinateur. J'ai mis sa photo afin qu'elle veille sur moi (m'inspire dans le travail), comme d'autres auraient mis la photo d'un Bouddha danois à moto qui ressemble à Schwarzie sur leur frigo plein de tofu où se cachent au fond quelques saucisses (cf. le stage chez les bouddhistes de l'été 2008). C'est une photo où elle regarde bien droit dans l'objectif, et c'est la seule. J'avais dû l'imprimer pour assister à un workshop "Communicating with animals". Dans mon élan mystique, j'ai traversé toute l'Angleterre jusqu'à York pour apprendre à communiquer télépathiquement avec les animaux et au passage couchsurfer chez un Sud-africain sous acide.
Le verdict est: ça marche. Enfin, pour moi je sais pas. Disons qu'il faut se concentrer à fond, respirer par le ventre, vider son esprit, et tout ça me rappelle tellement André et ses dérives sectaires que ça perturbe un peu le processus. Il paraît que le plus dur c'est de parler avec ses propres animaux. Alors j'essaie de parler aux inconnus, mais je me prends souvent des coups de griffe.

vendredi 4 juin 2010

Lola

Je me souviens très bien, c'était les vacances de la Toussaint 1995. Le chat de Baptiste, Caramel, était mort il y a peu car comme un con il avait mangé de la mort-aux-rats (pauvre Caramel).
Mme Hellouin avait lancé innocemment "Ils viennent d'avoir une portée de chatons dans la famille d'Alicia, ça ne vous intéresserait pas? Leur mère a été tuée par un chasseur et ils ne savent pas quoi en faire". La mère de Baptiste est tout de suite d'accord pour en prendre un. La mienne, moins. J'ai dû lui faire du lavage de cerveau pendant quelques jours, et mon argument choc a fait mouche: "mais maman, je suis enfant unique, avoir un animal me permettra d'apprendre à socialiser!" Elle a fini par céder. Il faut dire que mon père n'était pas là. Baptiste et moi avons contacté un stratagème pour le piéger, une sorte de faux contrat qu'il a dû signer, mais de toutes façons il a dû se rendre à l'évidence: Maman avait dit oui! Et c'est ainsi qu'un matin, Mme Hellouin est arrivée avec un chaton gris dans chaque main, 1 mâle et 1 femelle nous assure-t-elle. Bien sûr, je me jette sur la femelle, ne laissant aucun choix à Baptiste. Ce que l'on ne savait pas encore, c'est qu'il s'agissait de deux femelles! Comme c'était l'année des L, nous cherchons des noms. C'est Baptiste qui trouve Lola, et aussi Légo pour son "mâle", plus tard rebaptisée Légoe. Nous leur installons un petit coussin et une litière dans le petit salon, au coin du feu, et avec Eline, Chloé et Axelle on les veille, de peur qu'elles tombent dans le feu (oui on n'y connaît rien en chats...).

Puis il faut rentrer à Paris. Nous raccompagnons Axelle dans le 91, où Lola fait connaissance de sa chienne, et elles s'entendent à merveille (ce placide caractère n'allait pas durer, on s'en doute). La mère d'Axelle la pèse sur la balance de cuisine, 600 grammes au compteur! (elle gagnerait quelques kilos assez rapidement...).

La grs

Etant donné l'incompatibilité croissante de caractère entre la présidente du club de gym, A., et moi, je me suis orientée vers une reprise de la GRS. A. est très autoritaire, et de surcroît stupide, et comme moi aussi, ça fait des clash (intérieurs, car mon ascendant balance contrôle la situation).
J'ai donc contacté le club de GRS de la ville, en laissant un court message sur leur boîte aux lettres et ne m'attendant à recevoir aucune réponse. Quelle erreur! Nous voilà embarquées, Laetitia et moi, dans une folle épopée pour trouver le "Large Green Hall", qui a le don de se trouver au fin fond d'un collège au fin fond de la ville, et nous devons bien sûr franchir moult obstacles avant d'arriver à destination....trouver le bon bus, faire comprendre au chauffeur où l'on veut descendre, monter avec deux cerceaux dans un bus bondé de retraitées et de jeunes collégiennes en furie (il faut dire que les collants par 30°C, ça doit en énerver plus d'une) hurlant, ricanant et machouillant des bonbons gélatineux (ou des chips, ou les deux).
Nous arrivons enfin au rond-point devant la Saint Anselm's School. Retraverser la cour pleine d'ados anglais en chaleur (au sens propre), et voilà, nous sommes arrivées.

Nous sommes très bien accuillies par Helen, la "Assistant Coach", mais Anni, la "Head Coach" suédoise, reste glaciale. Nous allons nous échauffer avec "these guys", allez, on suit. Parmi these guys, je reconnais une jeune demoiselle que j'ai vue en vidéo sur Youtube. Elle doit avoir 15/16 ans et c'est la plus vieille, c'est probablement ce qu'ils ont voulu dire dans leur email par "oui oui nous accueillons des seniors!" N'empêche qu'elle a l'air sympa, elle nous sourit. Quand elle fait son enchaînement au ballon et qu'il roule hors du praticable, Laetitia et moi on est toutes émues en lui rendant, et on a presque envie de lui demander un autographe. Bref, pour l'instant, échauffement à la barre de danse, elles collent leurs jambes derrière les oreilles tout en se faisant hurler dessus par Anni ("mais c'est quoi ça? c'est nul! Comment c'est possible que ton battement soit aussi moche"). J'aurais pu jeter un regard à Laetitia, si je n'étais pas dégoulinante de sueur et ahanant avec ma pauvre jambe qui atteint péniblement les 90°. Puis nous restons dans un coin.
A la fin du cours, je demande à Anni si on peut quand même revenir, bien que l'on soit manifestement pas au même niveau que les autres "séniors", et elle nous répond que elle, ça ne la dérange pas.

Deuxième cours. Cette fois, nous avons un nom, les "Ladies". "Ladies! Join the girls at the bar" (non on ne va pas au bar, mais à la barre), "Ladies, join the girls at the oversplits" (grands écarts le pied posé sur une chaise).

Troisième cours. Anni nous donne un exercice au ballon à faire!

Quatrième cours. Anni nous accueille par un "Anna, start running!" (Laetitia est un nom qui perturbe gravement les British). Je suis tellement surprise qu'elle ne nous appelle plus "Ladies" que je crois qu'elle parle à quelq'un d'autre. "Anna! Can you hear me! What are you waiting for! Start running!". "Anna and Laetitia, go with Helen, she will time you for the oversplits".

C'est merveilleux, nous avons enfin un nom!
C'est le début d'une nouvelle vie gymnique!

Je n'avais jamais réussi à atteindre ce stade au club de Brno.

mardi 23 mars 2010

La gym

Je me suis remise à la gym. La vraie, pas "the gym" telle qu'on désigne habituellement la salle pleine de machines barbares et qui sent la testostérone. Je n'avais jamais oublié la gym, mais cette fois je sens l'excitation qui revient.
A Brno, "moderni gymnastika", gymnastique moderne, c'est ainsi qu'ils parlent de la GRS. Ceci dit, mon bref séjour dans le club local m'avait plutôt refroidie. Tout sauf moderne, le gymnase est en bois, style communiste, avec des vieux tapis roulés et déroulés chaque jour. On fait les grands écarts sur le parquet. Deux filles d'une douzaine d'années semblent plus fortes que les autres, elles sont à part, font l'objet de plus d'attention. Les deux répètent le même mouvement, une souplesse arrière départ assis et arrivée en arabesque. Une brune, une blonde. La blonde est squelettique et réussit parfaitement son mouvement, dans le plus pur style russe, sous les éloges de l'entraîneur, une vieille ancienne prof de danse classique et qui aime bien hurler ses ordres, d'ailleurs je fantasmais sur son prétendu accent russe (mais j'ai découvert sur le tard qu'elle avait un bon fond, peut-être). La brune peine, se fait hurler dessus "non mais tu vois bien que tu es pas à l'écart, là! c'est quoi, ça?", elle a des protège-genoux, la semaine d'après un protège-dos, elle a pas l'air de beaucoup s'amuser, mais elle s'accroche. De mon côté, j'essaie pénible de faire descendre mes écarts les pieds sur un vieux tapis roulé dans un coin, je dois pas avoir l'air de beaucoup m'amuser, mais je m'accroche (pas longtemps). J'ai envie d'aller voir la petite brune et de lui dire qu'on les emmerde, les Russes blondes squelettiques qui arrivent à toucher leurs fesses avec la tête, mais mon tchèque risquerait de trahir ma pensée.

Canterbury, des sweat-shirt avec au dos "UKC Gymnastics Team". oh my goodness! Je fonce, j'ai peur d'avoir l'air ridicule, mais coup de pot, ce sont presque tous des débutants! A. est la présidente du club, grande, forte (euphémisme pour dire: elle ressemble à une Anglaise), et aime bien donner des ordres en criant (c'est une manie). Elle connaît rien à la gym mais s'est faite élire en novembre sur la base du démagogisme (mais j'ai découvert sur le tard qu'elle avait un bon fond, peut-être). Samedi prochain elle a mis en place une "Interhouse Competition", un nom bien pompeux pour dire que 3-4 d'entre nous feront un enchaînement pourri devant nos amis les plus dévoués. Mais c'est là que c'est génial. Avec L. ma nouvelle amie (j'ai court-circuité le Social Project), on réserve un bout de gymnase plusieurs fois par semaine pour répéter notre choré. Ca m'avait manqué. Je réalise que si j'ai voulu faire une thèse, finalement c'est parce que c'est la solution la plus simple et continuer ma routine école goûter gym, ou ce qui s'en rapprocherait le plus. Dans un élan d'enthousiasme, je prépare mon grand retour pour l'année prochaine à Paris, et je google mon ancienne "copine de la gym" (catégorie tout à fait particulière), AL. Premier résultat, elle pose en sous-vêtements sur un site de casting en mode chagasse et continue à faire de la gym, le retour sera peut-être plus difficile que prévu.

lundi 1 mars 2010

La raclette et autres frivolités

Samedi dernier a eu lieu dans "ma" cuisine une soirée raclettes. Ce n'est pas ma cuisine ni ma raclette, soyons clairs tout de suite. C'est juste la cuisine que j'utilise à Woolf College, car la mienne dans le Hood est pour le moins rebutante. Je n'ai pas encore osé allumé le four à gaz avec la flamme qui vient lécher le plat. Ni le grill à gaz. De toute façon mon seul créneau pour cuisiner serait 02h00-08h00 du matin, donc ce n'est pas terrible pour organiser une soirée raclettes, surtout que je n'ai que 2 chaises. Et faire la raclette dans ma chambre qui sent déjà pas la rose, cette option est restée en suspens. De toute façon, je le redis, ce n'est pas moi qui ai organisé cette soirée raclette, c'est M. Pourquoi ne pas mettre son vrai prénom? C'est totalement stupide car si elle lisait cet article elle se reconnaîtrait forcément. Je précise que ce n'est PAS Marie et qu'elle ne lui ressemble pas (n'est-ce pas Ariane). M. est française, enfin, à moitié. Et en bonne française elle a chez elle un appareil à raclette antédiluvien et une barquette d'assortiments de fromage à raclette. Après la galette des rois dégelée de la semaine dernière (ça c'était moi), les habitants de l'appartement B3 ont décidément droit a un tour de France gastronomique. Il manque une coupelle, perdue quelque part dans l'appartement de Sueli et Amanda, dont j'ai déjà parlé. Oui là j'écris leur prénom car je m'en fous. Selon M., la raclette organisée chez elles a tourné à la discussion sur l'apport calorique d'un tel repas pendant au moins 40 mn (probablement le temps nécessaire pour effectuer tant d'opérations). Cependant, l'apport calorique apporté par l'alcool a été oublié dans cette discussion, grave erreur méthodologique, mais parfois il est mieux de vivre dans l'ignorance.
Jusqu'à quel point? Amanda adore changer ses status facebook, et la dernière fois je tombe sur "I just learnt about the Irish potato famine, sorry for the Irish people!" ce qui a de quoi laisser songeur. Il faut dire que dans les écoles anglaises, on ne leur dit pas tout, à savoir que les Anglais ont leur rôle dans cette affaire. On leur dit juste que ces pauvres Irlandais étaient trop nombreux et trop cons pour cultiver la patate de façon durable (en gros). Je ne déteste pas Amanda, elle est juste la source d'un amusement infini (tant mieux car c'est la seule à être drôle...via facebook car elle ne me parle pas).
Après la raclette, M., Anja et sa copine se préparent pour aller au Venue, et moi aussi. Je me prépare psychologiquement car j'ai trop mangé. J'ai envie de fumer un joint mais je n'en ai pas, forcément. Alors je fume une cigarette (oui, ça m'arrive quand j'ai trop mangé. L'autre soir, A. a rigolé en disant que j'étais la fille hippie de mes parents -sans ironie. Je me suis demandée un bon moment qu'est-ce qui pourrait faire croire à quelqu'un que je sois une fille dévergondée alors qu'en réalité je suis très coincée. Cette question est restée sans réponse à ce jour). La nicotine me fait encore plus d'effet que l'herbe, après deux taffes je me sens aspirée par le mur et je suis complètement stoned, le seul moment un peu agréable de cette soirée en fait.
M. et Ajna mettent leurs faux cils (et leurs faux ongles?). Depuis cette grande découverte -les filles mettent des faux cils, je me suis rendue compte qu'à peu près 60% des filles présentent au Venue portent des faux cils, beurk. En les enlevant, j'aurais trop peur de m'épiler les yeux.
Anja porte de magnifiques faux cils verts qui ressemblent à des papillons. C'est l'Anglaise la plus sympa ici, elle me laisse toujours emprunter son couteau Ikea. Elle me propose de la meph, "elle en a des tonnes, alors vraiment je dois pas hésiter à lui en demander, même si elle ne sort pas", mais je refuse car il est déjà minuit et que j'ai prévu de dormir avant 6h. Résultat, soirée de merde. La raclette dans mon estomac empêche l'alcool d'être absorbé, et le Venue dans un état de non-intoxication est vraiment chiant, du fait de sa programmation musicale particulièrement pénible: de la mauvaise pop anglaise, disons l'équivalent de Lorie en anglais. C'est une soirée à thème "Walt Disney", la moitié des filles sont déguisées en Minnie avec des mini robes de soubrettes, des grandes oreilles et des fausses moustaches, passionant, même les cuissses des filles je ne les regarde plus. Par contre un chinois est déguisée en poupée gonflable géante, ce que je trouve assez cocasse.
En sortant, il pleut. C'est la tempête en France. Je rentre au hood, Rob ne dort pas. Mes colocs non plus (dommage, j'aurais pu les réveiller en claquant la porte).

vendredi 29 janvier 2010

The Social Project

Il faut se rendre à l'évidence, mes tentatives de socialisation ont jusqu'à présent plus ou moins lamentablement échoué. Je me retrouve à traîner avec des gens qui soit 1) sont totalement indifférents à ma présence soit 2) me dénigrent ouvertement soit 3) c'est l'inverse et je les dénigre.
Soit bon, bilan pas glorieux. Devant une telle situation, une réaction s'impose, c'est la nouvelle année et j'ai décide d'entamer une stratégie d'intégration qui devrait porter ses fruits et porte sur une technique simple et de bon goût: la simulation. Cette stratégie est basée sur le principe que l'appétit vient en mangeant. En faisant donc comme si j'étais une fille anglaise normale et bourrée (je mets l'aspect "à moitié nue" de côté pour l'instant), rire aux blagues même quand je comprend rien et essayer de parler même quand j'ai rien à dire (c'est-à-dire souvent).
Ce soir, mise en application de la stratégie. Manque de bol, personne que j'apprécie n'a envie de sortir en ville, dans le pub où mes cibles se rendent.
Non, pensons positif, au contraire! En étant toute seule le challenge n'en sera que plus intense. Je cours donc sous la pluie pour arriver devant un pub bondé et gardé par des videurs qui m'empêchent de rentrer (mais cette fois pas pour une histoire de carte d'identité supposée falsifiée). Devant mon insistance ou mon air pitoyable sous la pluie, le videur finit par me pousser dedans. Hahaha, je prends un verre au bar, ce n'est pas ce que j'avais commandé, c'est pas grave, hahaha, qu'est-ce qu'on s'amuse, c'est ça ma nouvelle vie maintenant.
Ca marche plutôt bien. Maria s'enquiert de me parler de son "mec" (un beauf bedonnant qui porte des chemises roses et bave dessus, et qui n'a pas encore divorcé de sa femme..Ah non j'ai pas réfléchi à ça: est-ce que le Social Project inclut que l'on puisse dire du mal des gens?)j'écoute attentivement pendant une vingtaine de minutes. Elle s'arrête tout d'un coup et me regarde, et là je sens qu'il va se passer quelque chose d'important.
-"Anne-Laure, qu'est-ce que tu fais jeudi prochain?"
- ...
- "Haaa tu es libre, trop cool! (là je retiens mon souffle) Avec Amanda et Sueli on va se faire dépister les maladies vénériennes, tu veux venir? And then we will get drunk in K-Bar, to forget someone just looked in our vaginas!"

Je sens que je tiens le bon bout.