Il faut se rendre à l'évidence, mes tentatives de socialisation ont jusqu'à présent plus ou moins lamentablement échoué. Je me retrouve à traîner avec des gens qui soit 1) sont totalement indifférents à ma présence soit 2) me dénigrent ouvertement soit 3) c'est l'inverse et je les dénigre.
Soit bon, bilan pas glorieux. Devant une telle situation, une réaction s'impose, c'est la nouvelle année et j'ai décide d'entamer une stratégie d'intégration qui devrait porter ses fruits et porte sur une technique simple et de bon goût: la simulation. Cette stratégie est basée sur le principe que l'appétit vient en mangeant. En faisant donc comme si j'étais une fille anglaise normale et bourrée (je mets l'aspect "à moitié nue" de côté pour l'instant), rire aux blagues même quand je comprend rien et essayer de parler même quand j'ai rien à dire (c'est-à-dire souvent).
Ce soir, mise en application de la stratégie. Manque de bol, personne que j'apprécie n'a envie de sortir en ville, dans le pub où mes cibles se rendent.
Non, pensons positif, au contraire! En étant toute seule le challenge n'en sera que plus intense. Je cours donc sous la pluie pour arriver devant un pub bondé et gardé par des videurs qui m'empêchent de rentrer (mais cette fois pas pour une histoire de carte d'identité supposée falsifiée). Devant mon insistance ou mon air pitoyable sous la pluie, le videur finit par me pousser dedans. Hahaha, je prends un verre au bar, ce n'est pas ce que j'avais commandé, c'est pas grave, hahaha, qu'est-ce qu'on s'amuse, c'est ça ma nouvelle vie maintenant.
Ca marche plutôt bien. Maria s'enquiert de me parler de son "mec" (un beauf bedonnant qui porte des chemises roses et bave dessus, et qui n'a pas encore divorcé de sa femme..Ah non j'ai pas réfléchi à ça: est-ce que le Social Project inclut que l'on puisse dire du mal des gens?)j'écoute attentivement pendant une vingtaine de minutes. Elle s'arrête tout d'un coup et me regarde, et là je sens qu'il va se passer quelque chose d'important.
-"Anne-Laure, qu'est-ce que tu fais jeudi prochain?"
- ...
- "Haaa tu es libre, trop cool! (là je retiens mon souffle) Avec Amanda et Sueli on va se faire dépister les maladies vénériennes, tu veux venir? And then we will get drunk in K-Bar, to forget someone just looked in our vaginas!"
Je sens que je tiens le bon bout.
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2 commentaires:
C'est juste génial.
J'aime beaucoup le style, fluide et direct.
Pour répondre à la question "pouvons dire du mal des gens,", il me semble que c'est un atout essentiel dans tout processus de socialisation. La critique fait rire, l'humour tisse des liens. Néanmoins, si la critique peut être cruelle ou cassante, elle doit toujours pouvoir avoir l'air légère. (Genre: "c'est une blague, je rigole!!", si l'entourage semble mal le prendre.)
Dans tous les cas, continue comme ça, c'est du bon boulot. ;)
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