mardi 15 décembre 2009

Cornouailles (1)

On a loué une Espace pour aller en Cornouailles. Enfin, je dis "on", mais moi j'ai rien fait, j'ai décidé pour une fois de me dégager de toute responsabilité organisationnelle. Ce qui implique également de s'asseoir à l'arrière, de ne pas savoir où on va, de ne pas avoir de carte, et de ne rien dire quand je sais qu'on s'est trompés de direction. Ca me rappelle agréablement les longs voyages, à l'arrière toujours, dans l'Espace de l'ENS, conduit par Bigclèm dans le Pilat où il faisait un froid de canard, en essayant de suivre Chantal qui roulait à 90 dans les virages de montagne dans le brouillard du petit matin de novembre sur les hauteurs de St-Etienne, pour arriver à l'heure (8h) à l'entretien avec le sous-préfet de Montbrison. Ou bien conduit par Richard pour aller en Corse, avec tous les sacs de couchage qui me tombaient sur la figure et la ceinture qui marchait pas.
Là, c'est avec Nina que je suis à l'arrière, Nina qui a dormi 5h sur les 7h de trajet. Elle a quand même eu le temps de me montrer ce qu'elle avait l'intention de fumer pendant le week-end, provisions amoureusement préparées par son français de copain, et qui me font espérer que ce ne soit pas trop jacquelinesque. Mais je tiens à préciser tout de suite: la Cornouaille a été vachement plus fun que le Pilat (qui rime avec punition).

La voiture fait des embardées de temps en temps et tout le monde rigole, sauf Nina et moi et on espère qu'ont va pas mourir comme des merdes dans une Espace sur une route anglaise. C'est Jennifer qui conduit. Une herbaliste irlandaise à l'humour pince-sans-rire que je ne comprends jamais (cependant, je comprendrais peut-être si j'étais capable d'identifier les mots prononcés). Elle est Lion, elle a essayé les mecs tordus et les mecs normaux, et finalement pense que les mecs normaux sont aussi tordus que les mecs tordus, donc autant pas se fatiguer à essayer de chercher un mec normal. Elle en avait marre d'être herbaliste à Dublin, mais reconnaît que ses collègues médecins savaient faire la fête, même à 60 ans passés. Et qu'il est bien pratique d'avoir une seringue remplie de vitamine B12 pour faciliter la redescente après avoir pris de l'ecstasy. Intéressant, mais je me vois mal me planter une seringue dans la jugulaire, complètement affolée à l'idée d'avoir une crise cardiaque. Je devrais peut-être essayer d'être amie avec elle, mais je crois qu'elle voit que je ne comprend pas ce qu'elle dit, donc ça peut gêner le processus amical. Et puis elle m'aime pas trop.
A l'arrière d'une Espace, on entend rien de ce que les autres disent, on voit rien des directions, on est dans son monde. Je parle donc avec Nina, pour qui les sons ont des couleurs. J'ai une voix argentée tirant vers le rouge, et même si j'aime pas le rouge, elle me dit qu'avoir une voix argentée c'est cool. Bien, le week-end ne s'annonce pas si mal.

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